Définition
L'oedème aigu
du poumon (OAP) survient lorsque du liquide d'origine plasmatique diffuse dans
les espaces extravasculaires du poumon.
Deux types
d'oedème pulmonaire sont distingués.
Leur
traitement est radicalement différent.
L'oedème par
hyperpression capillaire pulmonaire (oedème pulmonaire cardiogénique).
L'oedème par
altération de la membrane alvéolo-capillaire (oedème lésionnel).
L'oedème aigu du poumon est une urgence diagnostique et
thérapeutique.
Physiopathologie
La membrane
alvéolo-capillaire est constituée :
de la
barrière endothéliale,
de l'espace
interstitiel alvéolo-capillaire
de la
barrière épithéliale
Physiologiquement,
il existe des échanges liquidiens entre secteur interstitiel et secteur
capillaire. Ces échanges sont équilibrés selon la loi de starling:
Q = K (PCP + p int) - (Pint + p pl)
Q = flux
liquidien entre capillaire et intersititium.
K est le coefficient de perméabilité de la barrière alvéolocapillaire
PCP = pression capillaire pulmonaire
p int = pression du liquide interstitiel
Pint = pression de l'interstitium
p pl = pression oncotique plasmatique
Etiologies
Une
insuffisance ventriculaire gauche (cours).
Obstacle
mécanique sans insuffisance ventriculaire gauche c'est le cas du rétrécissement
mitral.
Oedème
pulmonaire d'altitude
DIAGNOSTIC
Le début est
souvent brutal, souvent nocturne, précédé
de toux irritative. Rapidement, un
tableau de polypnée s'installe contraignant
le malade à s'asseoir (orthopnée).
La dyspnée est très intense, angoissante. Elle
s'accompagne d'une toux quinteuse incessante, improductive au début de
l'évolution puis ramenant en quelques minutes à quelques dizaines de minutes
une expectoration mousseuse abondante, blanche comme du blanc d'oeuf battu,
parfois teintée de sang (expectoration saumonée).
Examen clinique
A
l'inpection, la polypnée est intense avec mise en jeu de tous les muscles
respiratoires accessoires, battement des ailes du nez. La cyanose est
inconstante, il existe des sueurs abondantes.
L'interrogatoire
du patient ou de son entourage
Examen physique:
La tension artérielle est normale ou
basse. Elle est parfois très élevée lorsque l'oedème pulmonaire survient chez
un patient hypertendu
L'auscultation cardiaque est généralement difficile et
gênée par les râles crépitants et la dyspnée.
Œdème pulmonaire aigu
diagnostic
(clinique et anamnestique +++) :
Dyspnée aiguë
asphyxique (dans le cadre d ’une
dyspnée chronique avec orthopnée)
Pathologie
cardiaque sous jacente : IVG ou valvulopathie mitrale
Facteur
déclenchant : , S. coronarien aigu, valvulopathie, HTA , écart thérapeutique ou de régime,
Infection,
EP, anémie, hyperthyroïdie,
Grossesse, I.
Rénale
Tachypnée avec orthopnée (NYHA IV),
expectoration
mousseuse, crépitants
Tachycardie sauf traitement
bradycardisant ou pathologie particulière
Autres signes d ’I. cardiaque :
galop, éclat B2 au FP, IMf, oligurie, S droits
Signes de gravité :
– Sueurs, marbrures,
– Troubles de conscience,
– Bradypnée, balancement
thoraco-abdominal,
– Hypotension artérielle, oligurie
bilan para clinique
FR++, TA++,
FC, T
ECG :
troubles du rythme (supra ventriculaires+++),
syndrome
coronarien aigu,
HVG
(Sokolow), QRS gauche, BBG,
Dyskalièmie
SpO2++GDS,
Rx Thorax : opacités
nodulaires floconneuses bilatérales à
prédominance
péri-hilaire, en ailes de papillon,
Biologie :
- NFS, plaquettes : anémie
-Ionogramme sanguin, urée, créatinine
: dyskalièmie, hyponatrémie,
-Insuffisance rénale
- CPK troponine : syndrome coronarien
aigu ++++
-Hémostase, dosage de la digoxinémie
FORMES CLINIQUES
1. Formes étiologiques
2. Formes
d'oedème pulmonaire à symptomatologie particulière :
2.1 - Oedème pulmonaire suraigu
asphyxique rapidement mortel.
2.2 - Oedème pulmonaire hémoptoïque
(rare)
2.3 - Oedème pulmonaire subaigu
2.5 - Pseudo asthme cardiaque
2.6 - Oedème pulmonaire non
hémodynamique ou lésionnel
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
1. Crise d'asthme
2. Embolie
pulmonaire
3. Atteinte
infectieuse pulmonaire
4.
Bronchopneumopathie chronique en évolution :
Traitement « symptomatique
»
Position
assise, voie veineuse périphérique
Oxygénothérapie
à fort débit, masque haute concentration
Veino
dilatateurs : spray sub-lingual (TNT) puis
TNT IV sauf
si TAS < 120 mmHg
Diurèse
forcée par diurétique de l ’anse :
Furosémide (1
mg/kg)
Restriction
sodée (OAP) et hydrique
Anti coagulation préventive
Les
bétabloquants sont contre indiqués dans
l ’insuffisance cardiaque décompensée
• Les bétabloquants sont proposés à
petites
doses dans l ’insuffisance cardiaque
compensée (amélioration de la survie
et des
symptômes par
inhibition de l ’hyperactivité
sympathique
reflexe)
Traitement étiologique
TAC/FA :
ralentir en urgences voire CEE
Bradycardie :
dyskalièmie, surdosage en
digoxine, myxoedème
Syndrome
coronarien aigu : antiagrégants
plaquettaires, anticoagulants,
fibrinolyse ou:ATL en urgence
– Traitement de l ’HTA
– Correction d ’une anémie
– EER d ’une insuffisance rénale
anurique
Surveillance
Cliniques
-Scopique des paramètres cliniques et
de la SpO2
++++ en milieu hospitalier d ’urgence
ou de SI
- Diurèse : réponse initiale +++,
parallèle à
-l ’amélioration clinique
ECG à renouveler à 6 et 12heures
Biologiques
:
- GDS
- Enzymologie 6 et 12 h, kaliémie,
créatinine,
-Natrémie, plaquettes
Radiologique
Pronostic péjoratif
Marbrures,
IDM,
TAS < 140
mmHg
Hyponatrémie
Mauvaise
réponse thérapeutique : faible
diurèse +++++
Signes
initiaux de gravité : défaillance
d ’organe majeur => réanimation